Dédiée au corps humain, la réalisation du troisième fanzine fit appel aux images et laissa de côté l’usage des mots.

Proposé dans le cadre des journées thématiques, un atelier de production de fanzine fut organisé à Fribourg, sur le site de blueFactory. A l’instar de ce lieu en transformation, un groupe d’élèves s’est questionné sur le « corps à soi » et sur son rapport aux autres. Utilisant des techniques simples, en solo et en duo, ils·elles ont créé leurs propres compositions révélatrices du style propre à chacun.e ainsi que de leur centre d’intérêt.

« Qu’est-ce qui te plaît ? Qu’est-ce que tu vois ? » Ces questions ont été le fil conducteur de l’atelier. Le graphiste Thomas Lehner, invité pour l’occasion, a reçu carte blanche pour l’élaboration des trois jours. Partant de l’observation de son propre corps, il a invité les élèves à transposer par le dessin et/​ou la photographie, des éléments perçus (appelés composants). Chacun·e créa d’abord une première collection comprenant trois à cinq esquisses. La suite fut l’étape du « mix »: les élèves combinèrent sur des feuilles les éléments découpés et transformés dans le but de réaliser trois nouvelles compositions. Pour la dernière étape, le « remix » qui s’est déroulé en silence et dont la durée fut limitée, les élèves, en petits groupes, procédèrent dans une dynamique de pingpong. Finalement, pour la phase ultime du fanzine, le collectif fut invité à créer une sorte de narration: il a dû sélectionner les compositions, les organiser afin de donner un sens aux pages produites. 

Grâce à la méthode du mix et remix, cette démarche a permis aux élèves de découvrir et d’expérimenter une certaine liberté tout en étant confronté·e·s à un cadre restreint. Le résultat final n’ayant pas été déterminé au préalable, le collectif a vécu un processus exigeant une certaine ouverture et de la confiance. L’édition de ce troisième fanzine s’inscrit dans une suite logique tout en se démarquant des éditions précédentes; elle démontre les variantes et les possibles de ce moyen. 

L’atelier a été initié par l’enseignante Laura Braillard-Malerba et l’agente culturelle qui ont par ailleurs soutenu le graphiste dans la conception et l’organisation des trois jours.