Jelena Moser
« Les rêves sont peints comme des puzzles ».
Jacques Lacan
Jelena Moser est agente culturelle dans le canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures à l’école de Gais, et dans le canton de Saint-Gall à l’école primaire Eichbüel à Bazenheid.
En tant qu’agente culturelle, qu’est-ce qui t’intéresse ?
En tant qu’agente culturelle, j’aimerais être présente et visible pour les enfants et les jeunes au sein de l’école. J’aimerais échanger et débattre avec toute l’équipe scolaire pour identifier les thématiques et idées à creuser. Je m’intéresse particulièrement aux différents regards que l’on peut poser sur un même objet, à la manière dont nous regardons les choses et à ce qui reste caché.
Ces questions me stimulent et me préoccupent aussi dans ma démarche artistique. Je crois que les agent.es culturel.les se meuvent dans l’entre-deux. Dans et avec cet espace de liberté, j’aimerais créer la surprise et explorer de manière sans cesse renouvelée, avec le corps enseignant et les élèves, ce que peut être une « école culturelle », et quelles formes elle peut prendre.
Comment décrirais-tu le rôle d’une agente culturelle ?
Etre un caméléon. Changer de couleur. Donner des impulsions. Offrir des choses et négocier. Dans le meilleur des cas, il en résulte quelque chose de complètement différent, qui s’autonomise. On s’en sépare ; parfois, cela revient sous une nouvelle forme, parfois non.
Quelle est l’école de tes rêves ?
Une maison qui est à la fois un centre culturel, une table pour le midi, un lieu de rencontre et de séjour, un jardin, un centre de jeunesse. Autrement dit, un lieu qui crée des liens et mélange les disciplines.
Une expérience artistique qui t’a marquée ?
Au musée, j’ai vu une peinture de Jackson Pollock. J’avais environ 11 ans. Je me souviens de la taille de l’image, des mouvements qu’elle contenait, de sa vivacité et surtout de ce que j’y ai vu. L’abstrait me parle beaucoup et j’aime les marges de manœuvre ainsi que les interstices.
Qu’est-ce qui t’influence dans ta démarche artistique ?
Des paysages, des lieux, des êtres humains et des histoires. Des ambiances. Le fait de changer d’environnement.
Des lectures, ce que la pensée approfondit, ce qui est saisi au vol et ce que l’on rumine. Ecouter de la musique dans le train. Je dois voir, entendre et sentir les choses pour pouvoir faire advenir des idées.
Ton plat préféré?
Cornettes, viande hachée et compote de pommes, avec plein de formage et – c’est essentiel - le tout dans un état de parfaite fusion.
Une interview réalisée par écrit par Marinka Limat, Manuela Luterbacher et Amanda Unger