Kulturagentinnen und Kulturagenten Schweiz

Impressions, questions et citations. Quelques retours de situations.

Des personnes venant de tous horizons, même des écoles avoisinantes, s'arrêtent un moment dans le pavillon du projet ESCALE. Curieuses, elles me demandent ce qui s'y déroule sous leurs yeux. Elles me posent la question : « C'est quoi ? » Ma réponse : « Bienvenue ! Venez, entrez. Je ne peux pas vous expliquer, il faut expérimenter. »

Un enseignant de biologie, mon tout premier visiteur, me fait réfléchir sur la notion d'exercices. Il me dit que pour lui, le terme d’exercice lui fait automatiquement penser à l'école et par conséquence à l'apprentissage. Il me dit: « Que peut-on apprendre dans ce pavillon ? » Je réponds : « Peut-être apprendre à se laisser surprendre... et vivre ce moment. »

Deux étudiants me lancent : « Nous préférons être ici que de travailler à notre TPers (travail écrit personnel).» Je souris.

Un autre étudiant m'interpelle : « Dans la vie, il n'y a point de spontanéité qui puisse exister. Tout est calculé. » Vraiment ? Je reste perplexe.

Un autre étudiant : « Je choisis cette carte, car le Collège c'est de la survie. Les cours devraient être vécus et transmis beaucoup plus sous la perspective du jeu et du challenge...»

Une autre me lance: « Vous revenez chaque année avec votre yourte? » De même sa copine: « Vous devriez aller avec votre programme dans mon ancienne école secondaire, c'est tellement mort ! »

Et une passante avec son enfant: « C'est ici la cabine dentaire ? »

Un autre jour, alors que j'initie une étudiante à un moment ludique, elle me dit : « Ah ce que vous faites, c'est un tour de magie ! » J'ai envie de lui répondre: « Oui…pourquoi pas.»

En effet, dans chaque rencontre, ne se passe-t-il pas quelque chose de magique ? C'est ce « quelque chose » qui me fascine. Je travaille dans l'imprévu, j'aime ne pas savoir quelle personne vient, à quel moment et dans quelle disposition… Le pavillon devient pour un instant une scène où l'improvisation engendre des « fibres » propices à la relation. Le temps que les étudiant.e.s m'offrent constitue la durée du jeu. Souvent, il ne faut faire qu'un seul pas, la suite viendra.